---------- Extrait de texte et vidéo: Ce bon vieux D'Jim.----------


 
« P'tit Jean » fait la rencontre d'un vieux marin. Le récit de nos deux compères offrira une histoire fabuleuse sur la flibuste. Neuf personnages donneront corps à des personnages hauts en couleurs, l’épée à la main et le cœur vaillant… Du port de Luçon au harem de l'émir Abdel Alim Mahmoud, en passant par la taverne du « rat qui pète », cette histoire au goût salé des embruns et aux couleurs chatoyantes de l’Orient vous fera voyager au 17ème siècle, au milieu de misérables forbans, de jeunes mousses, de femmes pirates, ribaudes et braves gens 
 
 



 

  Extrait du texte.
 (Vous trouverez en bas de l'article une vidéo de cette comédie.)
 
 
 
Pièce en deux actes, durée 1h 45 mn
Protagonistes
3 femmes : 3 hommes 1 adolescent.
D’Jim : Ancien flibustier, conteur et acteur de l’histoire
P’tit Jean : Jeune mousse à la verve bien haute
Eugénie : Patronne de l’auberge
Paulin-Bigot: Matelot de D' Jim (pas très futé et un peu sourd).
Athanase-Mortimer: Matelot de D' Jim (Bègue, arrive à bien parler lorsqu’il a bu un coup)
Cunégonde : Ancienne maîtresse de D' Jim et mère de P'tit Jean.
Josseline : Amie fidèle de Cunégonde.

Cette pièce de théâtre comporte des combats d’escrime artistique, qui peuvent être supprimés, sans compromettre la logique de l’histoire.



Le rideau s’ouvre, le décor à peine éclairé , lumière sur le vieux D’Jim.

Acte1 scène1

D’Jim : (en avant-scène, assis à une table, réclame à boire.) Et ! Oh ! Eugénie ! À boire, les cales sont sèches !

Eugénie : (en voix off.)  Quoi ! Déjà ?

D’Jim : Y a pas idée aussi de servir ton tafia dans des récipients percés ! Allons presse !

Eugénie : (en voix off.) Voilà, voilà D’Jim, j’arrive, j’arrive

Acte1 scène2

Eugénie : (entre et sert à boire à D' Jim.)

P’tit Jean : (entre sur scène en regardant D’Jim et en taillant un morceau de bois avec un couteau) (en chantant.) Moi, il y a des filles que j’ai vues en diverses contrées (bis) … Et jamais l’une d’entre elles ne put se refuser. « Se refuser au moussaillon, joli gabier.Se refuser au moussaillon, joli gabier. »

D’Jim : (commence à rire.) Voilà sacrée journée qui commence fort bien… A peiné les premiers dards du soleil arrivés, et voilà déjà une première bordée de foutaises et de propos prétentieux !

P’tit jean : (regarde D’Jim avec indifférence.) « Se refuser, se refuser à moi beau moussaillon, joli gabier. Moi qui est navigué jusqu’au rivage de la tortue, Ou la ribaude boit et le gabier tue ».

D’Jim : (Au public.) Regardez-moi ce jeune oisillon… Il n’est fait que de duvet hissé à toute hâte sur le coin d’un tape-cul et voilà t’y pas qu’il chante comme dindon qui aurait les tripes amarrées au mat d’artimon.

P’tit Jean : J’espère avoir mal compris et n’ose penser un seul instant que c’est à moi qu’est adressé ce fouillis de parole !

D’Jim : Et à qui donc ?Foutre dieu de maringouin, crois-tu que je cause ?Au mur ?Au ciel ?Au pape ? (Se met à rire.) 

P’tit Jean : Nul doute qu’il doit s’agir du Pape des barriques à vin. Si j’en juge par votre état de soulerie fort avancé !

D’Jim : Tu devrais soupeser tes propos et prendre garde pourceau de basse extraction…Car je pourrais bien te rendre gorge et te faire regretter ton insolence.

P’tit jean : Tout d’abord, sachez Monsieur… Je ne sais qui… Que je ne suis pas, d’une si basse extraction que vous semblez le croire. Que le sang, qui coule dans mes veines, pourrait bien prendre le dessus sur votre personne et vous rosser couenne et derrière, sans coup férir.

D’Jim : Holà moussaillon, sac à terre veux-tu ! Et parlons un peu.

P’tit jean : Que nenni !

D’Jim : Que nenni ! Que nenni ! (Sort son épée et menace.) Allons, allons, je crois que je ne me suis point fait comprendre. Je veux dire, parler de façon civilisée, sans malentendu, une discussion entre hommes quoi !

P’tit jean : (Au public, en désignant l’épée.) Regardez-moi ce vieux grigou… Vous parlez d’une conversation civilisée ?

D’Jim : Quoi ? Allons diable, un jeune loup de mer comme toi aurait-il peur d’une vieille rapière ?

P’tit Jean :(Fais le fier.) Certes non ! Et il m’en faudrait bien plus pour m’impressionner.

D’Jim : Et bien ! Voilà qui me plaît… Viens t’asseoir une minute et raconte-moi donc cette histoire de fine lignée à laquelle tu sembles persuadé d’appartenir.

P’tit Jean : C’est la vérité vraie… La chose est exacte, ma mère me l’a contée, et je ne vous permets pas de douter de ma parole. (Veut se lever.)

D’Jim : (tape du poing sur la table.) Qui te dit que je mets ta parole en doute, freluquet ! Pauvre boulet rouge de trois livres !… Et pour commencer, qui est cette mère dont tu ne souffres … aucun propos léger ?.

P’tit Jean : (très penaud.) Ben ! Je ne sais pas.

D’Jim : Tu ne sais pas, tu ne sais pas ! Comment ça ? Tu ne sais pas qui est ta foutue mère… Tout le monde connaît sa mère, même le plus misérable chien connaît celle qui la mise au monde.

P’tit Jean : (arrogant.) Et bien alors ! vous qui êtes si fin !… Vous pouvez certainement me dire qu’elle est le nom de la vôtre ?

D’Jim : (se sert à boire et semble ne pas avoir entendu la remarque.) Comment ?

P’tit jean : (se rend compte qu’il a été trop loin.) Je disais que…Si n’importe quel être humain connaît le nom de sa mère, peut-être, que vous, vous pouvez nous dire le prénom de la vôtre.

D’Jim : (d’une façon très mélodrame.) Jeune godelureau, brin de mèche à couleuvrine sache que … ma mère était une sainte parmi les saintes… Elle s’est sacrifiée pour ses enfants, et toute sa vie, elle n’a eu de cesse de pourvoir au bonheur de ses proches et de sa famille… Toute petite déjà, elle était appréciée de son entourage, tant et si bien qu’au fil du temps elle suscita moult convoitises et jalousies

P’tit jean : (lève les yeux au ciel.)

D’Jim : Tu peux lever les yeux au ciel… Mais rien que pour cela, elle fut envoyée comme fille du roi dans les terres de la nouvelle France (crache par terre.) Maudit soit ce porc de Jean Armand du plessis, qui, sous prétexte et couvert de la religion, fit déporter nombre de nos congénères trop gênants pour ses fins politiques… Ah ! Mes aïeux, quel festin nous fîmes, en ce jour du 4 décembre de l’an de grâce 1642 lorsqu’on nous annonça à grands coups de tocsin, sa mort.

P’tit jean : Le nouvel italien n’est pas mieux…

D’Jim : Enfin lui, il ne trucide pas encore à coup de goupillon.


 N'hésitez pas à me contacter pour recevoir l'intégralité du texte ou des renseignements à : ericgarandeau@orange.fr
 

extrait vidéo



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