Extrait de texte et vidéo: " la farce de Dame Bertille"

 
 
 
 
 
Un seigneur fort jaloux entreprend de revêtir la tenue d’une servante pour surveiller son épouse. Mal lui en prit, il ne s’attendait pas à être l’enjeu des convoitises des petits seigneurs alentours.



Extrait du texte.
(Vous trouverez en bas de l'article une vidéo de cette comédie.)



Les protagonistes.
 

Clothilde : Épouse de Godefroy, personnage tendre, sert de tampon entre son époux et son frère.
Godefroy : Époux de Clothilde, seigneur du lieu, homme rustre, jaloux, déteste son beau-frère.
Bertille : personnage très enveloppé, derrière lequel Godefroy se cachera pour surveiller Clothilde.
Childebert : le frère de Clothilde adore sa sœur, pas son beau-frère. Un peu hurluberlu, grand coureur de jupon.
Josselin : écuyer de Godefroy, impatient de devenir chevalier pour partir guerroyer, mi-homme, mi-enfant.
Dagomard du mont Piteux : veuf seigneur voisin de Godefroy. Très chaud de la catapulte.
Hirmintrude du mont Piteux: fils de Dagomard, moins il en fait, mieux il se porte, très imbu de sa personne.


 Acte1 scène1
 

Le rideau se lève, Clothilde est assise près de la cheminée, elle ravaude une pièce de tissu et chante. Le début de la chanson de Marcel Amont « Julie »
 

Clothilde : Et je vous défends, vilaine petite,
nue dans la rivière, au milieu du bourg
de dire aux pêcheurs : " je suis une truite.
me pêche qui veut m’apprendre l’amour"

{Refrain:}
Les yeux baissés,
Les genoux serrés,
Faites de la dentelle
Faites de l’aquarelle,
De la tapisserie,
De la pâtisserie,
Mais n’allez pas surtout
Courir le guilledou
Avant de prendre époux.
Pouloupoupoupou !!!

Childebert : (entre en trombe sur scène et regarde tout autour de lui et parle d’un ton moqueur) Par pitié, je vous en prie ! Cessez de torturer cette pauvre enfant, vils marauds. Seriez-vous des êtres sans cœur ?

Clothilde : (en aparté.) Tiens, voilà Childebert. Toujours aussi excité celui-là (à Childebert.) Que d’agitation mon frère, auriez-vous attrapé quelques maladies honteuses en vous pourvoyant avec gueuse du village ?

Childebert : Vous, vous gaussez ! Moi qui me tourmentois pour vous ?

Clothilde : Et pourquoi donc mon frère se tourmentoit pour moi?

Childebert: Par les cris que j’ai « ouie » depuis la basse-cour, il m’a semblé que l’on vous trucidais !

Clothilde : Dites tout de suite que je chante mal ?

Childebert : Rassurez-vous sœurette, vous avez la voix aussi claire qu’un rossignol.

Clothilde : Merci.
 

Childebert: Un rossignol qui se tordrait le croupion en voulant y extraire un ver de terre gelé ! Ah, ah, ah, ah !
 

Clothilde : (lui lance un objet.) Ô ! Est-ce ainsi que père vous a appris les galantes manières ?
 

Childebert : Calmez-vous sœurette, vous savez bien qu’il me plaît de vous taquiner.
 

Clothilde : Et bien à l’avenir, gardez-vous en ! (Taquine.) N’oubliez pas que je suis l’épouse d’un seigneur à présent.
 

Childebert : (pouffe de rire.) « Un seigneur » ce Godefroy ! N’exagérez pas, un petit nobliau crotté de cape en pied, qui passe plus de temps sur sa monture, à parcourir ses terres humides, qu’ à s’occuper de sa tendre épouse.
 

Clothilde : Ah ! Parce que vous, Childebert, vous vous prenez pour un « grand » seigneur peut-être ?
 

Childebert : je le deviendrai, vous pouvez m’en croire. (Se met derrière Clothilde.) une chose est sûre, si j’avais si ravissante épouse, et bien moi, je passerais plus de temps à lui monter dessus pour parcourir ses terres humides.
 

Clothilde : Ohhhhhh ! Décidément, vous êtes et resterez à jamais un goujat.
 

Acte1 scène2
 

Godefroy : (entre en scène discrètement.)
 

Childebert : Cessez de jouer les jouvencelles ! Ce Godefroy n’est qu’un petit seigneur.
 

Godefroy : (se saisit d’une pique.)
 

Childebert : Méfiez-vous de lui, car je suis sûr qu’il ne lui faudrait pas longtemps pour qu’il oublie ses bonnes manières et sur mauvais mots de votre part, vous fasse traverser cour et basse-cour, en vous bottant l’arrière train !.
 

Clothilde : Il est un peu rustre parfois, certes. Jaloux souvent, je vous l’accorde. Et je dois bien admettre que le langage courtois n’est pas celui qui lui vient le plus naturellement à la bouche. Mais il est honnête et bon (semble rougir.) et vous pouvez me croire, pas si mal conservé pour son âge.
 

Childebert : Je vous savais dévote sœurette, pieuse, aimant les reliques et les antiquités, mais là ! ça tourne au vice.
 

Godefroy : (pose le bout de la pique entre les jambes de Childebert, lui tourne le dos, et relève la pique d’un seul coup.)
 

Childebert : (pousse un cri.) Aïe ! Tudieu !
 

Godefroy : Ô ! Mille pardons mon cher beau-frère, comme je suis maladroit ce jourd’hui! (relève la pique et en la retournant lui en met un coup dans le nez.) Décidément, ohhh ! je suis désolé !
 

Childebert : (se tenant le visage.) Mortecouille, mais cet homme aurait-il été conçu avec deux mains gauche ? (à 
Clothilde.) je suis sûr qu’il le fait exprès.

Clothilde : Comment pouvez-vous penser une telle chose !

 

Cette pièce de théâtre comporte des combats d’escrime artistique, qui peuvent être supprimés, sans compromettre la logique de l’histoire.



 
 
N'hésitez pas à me contacter pour recevoir l'intégralité du texte ou des renseignements à : ericgarandeau@orange.fr



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