Extrait du texte et vidéo : Tableau de famille



Pièce en deux actes, durée 1 h 45 minutes Cette pièce de théâtre comporte des combats d’escrime artistique, qui peuvent être supprimés, sans compromettre la logique de l’histoire.

 Synopsis :
C’est les vacances ! François rejoint son correspondant, Alistair Mc Gregor . En quête d’aventures et de sensations fortes, ils décident de partir quelques jours dans le vieux manoir abandonné de la famille Mc Gregor, en plein cœur des Highlands. Un séjour qui va s’avérer plein de rebondissements, de surprises et d’esprits farceurs, l’Écosse est fidèle à sa tradition ! ... Et quand tout ce petit monde se met à la recherche d’un trésor légendaire, certains par goût de l’aventure, et d’autres pour le repos de leur âme, il faut avoir les nerfs bien solides pour ne pas mourir de peur et surtout de rire !

 

Protagonistes : une femme, trois hommes et deux adolescents (modulable.)  Les rôles de François, Alistair et le majordome, peuvent être joués par des femmes.

Kathleen et Archibald Mac Gregor: Morts dans l’accident de train, ces fantômes ne peuvent rejoindre l’au-delà sans avoir retrouvé les bijoux de la famille.

Douglas:
Majordome de la famille, il meurt dans l’accident avec ses employeurs, frère de la femme de chambre de Kathleen et d’Archibald.

Alistair Mac Gregor:
Arrière, arrière, arrière-petit-neveu d’Archibald et de Kathleen.

François: Correspondant français d’Alistair.

 
Décors

Une grande pièce dans style manoir écossais abandonné.

Côté cour :
Une porte, un râtelier avec trois fleurets, une pendule,

Fond de scène : Une sortie côté cour et côté jardin (qui monte aux chambres). un tableau au dessus d’une cheminée.

Côté jardin :
Un Bureau, un fauteuil.

Alistair et François entre en scène avec des costumes du 21e siècle très abimés, pour se changer ils revêtiront les seules affaires disponibles dans le manoir, chemises blanches et kilts.

Kathleen, Archibald et Douglas seront habillés costumes 1800.


Extrait du texte.
(vous trouverez en bas de l'article une vidéo de cette comédie.)
 
 
 



Acte1 - scène1

Alistair : Qu’est-ce que tu fais encore ? Allez… Viens, dépêche-toi un peu ! Par saint Georges et Saint                 Patrick, nous avons plus de six heures de retard ! Le vieux Mac Henie qui a les clefs du              manoir doit être reparti chez lui. Tiens, c’est ouvert ? hou, hou ! Il y a quelqu’un ?.

François : Ça va, ça va, y a pas le feu au lac, j’arrive. Pas de ma faute, si nous sommes en retard… Ah                     ! Elle commence bien les vacances en Écosse ! Tu parles de ligne de chemin de fer ! Vous                         êtes tellement radin, vous les Écossais, je me demande si vous ne poussez pas le vice à                             rafistoler vos rails avec des bouts de ficelle récupérés sur des vieux kilts ?

Alistair : C’est ce que vous appelez de l’humour vous autres français ? Du troisième degré et encore !

François : Pfft !!!

Alistair : Quant à nos lignes de chemin de fer, elles valent bien les vôtres, même si tu prétends le                             contraire ?

François : Ben oui ! Sans problème, je prétends le contraire… Tu pourras le vérifier quand tu viendras                 chez moi. Des rails « tip top » que tu trouveras. Nickel chrome !

Alistair : Rien de surprenant ! Vous autres Français, passez votre temps à faire grève ! Facile dans ses                     conditions de garder des voies de chemin de fer en bon état…

François : Ah, ah, ah, très drôle !!! Ton humour écossais… Tellement drôle que je m’esclaffe trois fois                     par saccade de deux… Ah, ah… Ah, ah… Ah, ah !

En voix off, dans un porte voix : Ah, ah !

François : C’est quoi çà ?

Alistair : Peut-être une chouette !

Alistair : Excuse-moi François, mais cet accident de train m'a complètement chamboulé les neurones.

François : Non, Alistair c’est moi qui m’excuse, j’ai l’habitude de monter un peu trop vite aux                              créneaux, mon côté français certainement, et l’accident m’a fait dérailler le ciboulot à moi                      aussi.

Alistair : N’en parlons plus.

François : Oui, n’en parlons plus…

Tous deux se donnent une poignée de main à la jeune, deux poings, deux coudes, et deux tapes dans la main

François : N’empêche que vos lignes de chemin de fer sont belles et bien dans un piteux état !

Alistair : Il recommence !

François : Non, non je retire ce que je viens de dire ! Je ne voudrais surtout pas que tu te venges en                         appelant un fantôme et qu’il vienne ensuite me chatouiller les doigts de pied la nuit

Alistair :. Ne t’inquiète pas, il n’y a pas plus de fantôme dans ce château que de monstre dans le loch                     Ness ! Enfin normalement. (Redresse le tableau)

François : Comment ça, NORMALEMENT !!!

Alistair : Je plaisante… En attendant, si j’ai pu obtenir de mes parents, la permission de venir dans ce vieux manoir de famille, c’est pour nous y amuser un peu… Tu te rends compte François, enfin seuls sans avoir des adultes sur le dos ! A nous la liberté ..

François : Tout de même…quel dommage de ne pas être reçu par une gentille petite femme de chambre, avec une petite jupette toute mignonne…Un petit tablier blanc tout mignon… Un petit chemisier ouvert, tout mignon… Des petits pieds blottis dans de petits escarpins tout…

Alistair : Bon ça y est, la liste est terminée ! Vous autres Français, vous avez le cerveau greffé sur la braguette ! C’est tout de même étrange que le vieux Mac Henie ne nous ait pas attendus. (Réfléchis) Je sais bien que les habitants du hameau ont peur de venir jusqu’ici quand la nuit arrive, mais Mac Henie n’est pas le genre de bonhomme à écouter ces ragots, il n’y a aucune raison qu’il ne soit pas là !

François : Dis-moi Alistair ! pourquoi les gens n’aiment pas venir près de la maison ?

Alistair : Cela fait des années que plus personne de ma famille ne vit ici, et depuis on raconte une bien étrange légende, celle de mes ancêtres et de leur majordome qui hanteraient le domaine… Seul le vieux Mac Henie accepte de venir jusqu’ici.

François : (regarde autour de lui) En même temps, quand je vois l’état des lieux, je comprend pourquoi le vieux a pris la poudre d’escampette.

Alistair : Ah ! je sais ce qui s’est passé ! Il arrive à l’heure, attend dans sa voiture, écoute la radio et soudain… « Nous interrompons les programmes pour un flash spécial… Un accident vient de se produire à l’instant même où je vous parle. Le train en provenance de Londres a déraillé, nous ne pouvons dans l’état actuel des choses vous en dire plus, seule certitude, aucune victime n’est à déplorer, nous vous tiendrons informé…patati…patata»

François : On s’y croirait !!! Tu devrais faire du théâtre, je suis sûr que tu aurais du succès.

Alistair : Je ne suis pas certain que ce soit le moment de faire de l’esprit.

François : J’essayais simplement de détendre l’atmosphère.

Alistair : Et bien, c’est loupé mon vieux… Je peux continuer ?

François : Mais je vous en prie, Sherlock Holmes !

Alistair : Donc je reprends, il entend le message et décide tout simplement de rentrer chez lui pensant que nous sommes retenus sur le lieu de l’accident !

François : Ben mon vieux, voilà une enquête rondement menée.

Alistair : Je te propose de monter nous trouver une chambre et de nous débarbouiller.

François : Et gros malin… Tu es bien gentil, mais je te rappelle que mis à part les tenues que nous portons, nous n'avons rien d’autres à nous mettre ! Que nos valises sont restées coincées dans le wagon à bagages… Et mon petit doigt me dit que ce n’est pas demain la veille que nous allons pouvoir les récupérer !

Alistair : Haut les cœurs François, haut les cœurs ! Je suis sûr qu’il y a en haut tout ce qu’il faut pour nous changer !

François : Oh, sûrement ! simplement je redoute le pire… Si tes frusques sont aussi couleurs locales que cette bâtisse, ce sera sans moi !

Alistair : Les frusques ?

François : Oui des vêtements ! Des fringues, des nippes quoi !

Alistair : Décidément, j’ai du mal à me faire à ton Français.

François : (se dirige et regarde le tableau.) Eh ! Alistair ! C’est qui ça ?

Alistair : Les derniers de ma famille à avoir habité ce manoir, Kathleen et Archibald Mac Gregor.

François : Vu le tableau, ils ne sont pas tout frais les vieux. Pas de la dernière génération !

Alistair : Ce portrait à plus de 200 ans… Mais je te parlerais d’eux une autre fois (observe autour de lui) de toute façon, tu feras certainement leurs connaissances…

François : Tu veux me foutre les chocottes ! hein c’est ça ! Je ne sais pas si j’ai bien fait d’accepter ton invitation finalement, et ce pari ridicule de passer une semaine au fin fond de l’Écosse dans un manoir complètement délabré… Et hanté en plus, si je comprends bien !

Alistair : Ne me dis pas que tu as peur ? Laisse-moi rire… permet que je m’esclaffe à mon tour, deux fois par saccade de trois… Ah, ah, ah… Ah, ah, ah !

En voix off dans un porte voix : Ah, ah, ah !

François : Et la ! C’était quoi ?

Alistair : Un, un vieux hiboux certainement !

François : Mais c’est trois fois par saccade de deux, et non deux fois par saccade de trois… pfff. Bon, allez montons voir si nous trouvons tes reliques, inspecteur Barnaby !

Acte1 scène2

Archibald : Pas fâché d’être de retour à la maison…Mais avouez ma chère, que nous avons bien fait de répondre à l’invitation de nos homologues fantômes du château de Glamis. Belle aventure n’est-ce pas ? Quelle rigolade lorsque nous avons fait tourner le lit de ce couple de jeunes mariés français en pleine lune de miel. …(regarde le ciel) Par Saint Patrick et par Saint Georges que cela fut bon…

Kathleen : Cela n’amuse que vous ! Ah ! s’il n’y avait pas eu ce terrible accident de train ! Si au moins nous étions des revenants propres, non, pensez-vous, cela aurait été trop beau…Regardez un peu dans quel état est ma robe et mon chapeau ! Et je ne vous parle pas de mes chaussures…Des chaussures italiennes qui plus est..(Montre les chaussures à Archibald) Elles sont perdues, foutues, bonnes à mettre aux rebus… Alors, pour ce qui est de vos Saints, permettez-moi de vous dire que je m’en bas les dessous de dentelles de ma grand-mère !

Douglas : (en aparté) je n’ose imaginer le spectacle des dessous de la grand-mère !

Kathleen : (à Douglas) je ne me rappelle pas vous avoir parlé ! Vous ai-je demandé quelque chose ?

Douglas : Euh…Non, non ! Je ne crois pas ! si c’était le cas, je m’en souviendrais !!!

Archibald : Allons, allons ma chère amie, comme vous y allez…Avec vous c’est toujours la même chose…À chaque date anniversaire de notre terrible accident, vous ne cessez de vous plaindre de geindre, de…

Kathleen : (regarde Archibald avec colère.) De quoi ?

Archibald: De ? (A Douglas) Voilà un des traits que j’apprécie chez mon épouse c’est cette façon bien à elle de mordre la vie à pleines dents ! Enfin, mordre la vie… Façon de parler !

Douglas : Mordre la vie ! En espérant qu’elle n’est pas la rage !

Archibald : (à Kathleen) je veux simplement dire que vous me semblez, comme à chaque fois, avoir du tonus à revendre…

Kathleen : Entre nous il ne me semble pas que ce soit le cas pour tout le monde, si vous voyez ce que je veux dire !

Archibald : C’est de moi que vous parlez ? Vous savez très bien que je ne suis pas aussi expansif que vous ! pardonnez moi.

Douglas : (en aparté) ça c’est sûr qu’il ne risque pas d’avoir un infarctus du myocarde, je suis sûr qu’à l’école, on l’appelait « deux de tension ».

Archibald : Vous dîtes ?

Kathleen : Oui ! Que dîtes-vous ?

Douglas : heu !!! Rien, rien… Enfin rien de particulier, quoi !

À ce moment un fantôme d’une autre époque traverse la pièce


Le Fantôme N°1 : C’est bien ce que je pensais… encore eux ? Décidément, cela va être encore la foire, 200 cents ans que cela dur. Ah là, là ! (sort de scène)

Kathleen : Quoi, la, la ?

Archibald : Quoi, la, la ?

Kathleen : Ce n’est pas à vous que je parle (désigne du menton Douglas,) mais à lui ! Quoi, quoi ! Pourquoi dîtes-vous quoi ?

Douglas : Je n’ai pas dit quoi ! Vous, vous avez dit quoi, et pourquoi quoi ! Je n’en sais fichtre rien ?

Kathleen: Ah la, la ! comment pouvez-vous prétendre que j’ai dit : « quoi », alors que vous ne pouvez nier n’avoir dit « rien » !

Archibald : Je vous en prie, restons calme, vous savez très bien que de toute façon cela ne changera rien à l’affaire.

Kathleen : Comment voulez-vous que je garde mon calme ! (Regarde ses affaires) Regardez, mais regardez donc !

Extraits vidéo
N'hésitez pas à me contacter pour recevoir l'intégralité du texte ou des renseignements sur cette pièce de théâtre à : ericgarandeau@orange.fr


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