......................................CE BON VIEUX D'JIM...................................


Pour  "Ce bon vieux D'Jim" il était important pour moi d'éviter, autant que faire se peut, les anachronismes qui pourraient se glisser lors de l'écriture. Le monde de la flibuste étant largement commenté, il me fut facile de puiser dans plusieurs livres où la vie de ces biens étranges aventuriers y est développée. En voici quelques-uns.




Sans oublier l'œuvre écrite par Alexandre Oexmelin, chirurgien des aventuriers de 1666 à 1672.
"Les aventuriers et les boucaniers d'Amérique" 
Un trésor de renseignements sur les flibustiers et le monde qui les entourait.



La Genèse:
C'est dans de la ville de Luçon (Vendée) que ce bon vieux D'Jim a vu le jour.
Assis à la terrasse d'un petit restaurant situé en face de ce qui était autrefois un port, j’attendais patiemment que le serveur vienne prendre ma commande, lorsque soudain !(Allez savoir pourquoi) une question me traversa la tête. Lorsqu' on parle de pirates ou de flibustiers, il est toujours fait référence aux nombreux ports de la côte Atlantique et de la Manche, ils relatent leurs départs vers des mers lointaines (ce que je ne conteste pas) oui, mais alors ! Tous n'habitaient pas dans les grands ports. Avant de prendre un engagement sur de puissants navires, un point de départ leur était nécessaire ! Un quai même modeste, un dernier carré de planche sur lequel leurs regards se porteraient avant de le tourner vers l'océan ?
Et pourquoi pas un abri côtier comme celui de Luçon, la Gachère, Les Sables-d'Olonne ou à l'île d'Yeu ?

Le sujet:
Une histoire de pirate, la mer pour ma prochaine comédie est en vue, sur le coin d'une nappe en papier, ma première table à cartes m'apparaît, prête à me guider sur les océans. Pirates, trésors, traîtrise et femmes de caractère, il me manque plus qu'un soupçon de rhum pour avoir un cocktail idéal et me lancer dans l'aventure. Pour l'écriture plusieurs options. Écrire une histoire ou la vie des pirates y sera relaté de façon académique, cela risquerait de lasser le public très rapidement ou bien, la présenter tel un conte pour enfants, j'ai tout de suite pensé à cette BD que je lisais dans ma jeunesse "les histoires de l'oncle Paul" célèbres bandes dessinées publiées dans le journal de Spirou dans les années 1950. Emmenez le public dans une histoire de pirates ou fourberie, machiavélisme et situations cocasses  auront une part importante tout en gardant le sérieux de l'histoire.

Les protagonistes

Reste maintenant pour moi à trouver l'équipage pour cette aventure.  D'Jim fut le premier à détacher "l'ancre" de mon crayon. Ce sera le personnage principal, un vieux loup de mer aux cheveux "poivre et sel", plus sel que poivre d'ailleurs, assis là, sur un quai, l’œil embué de rhum et la cambuse à mémoire pleine de souvenirs. Le patron du restaurant me donna le deuxième personnage, en demandant au serveur (Jean), et ce de façon pas très aimable, de s'occuper des clients. Il y aura un tenancier de taverne, ce sera Eugène (il finira en Eugénie).
Le jeune serveur venu prendre ma commande sera le troisième personnage. Jean et il n'était pas bien grand, son nom de baptême sera P'Tit Jean. Les auditeurs de D'Jim étaient présent, bien aligné sur le coin de ma table entre les taches de vinaigrettes et les deux gouttes de rosé. Restait à lui trouver un équipage ! Les deux personnages que j'avais créés pour les besoins d'un scénario commandé par une troupe qui affectionne la reconstitution des combats d'escrime (Les Dagues du Cardinal) seront parfaits. Paulin Bigot (pas très futé et un peu sourd) et Athanase Mortimer (bègue, mais qui arrive à parler correctement après plusieurs rasades de rhum). Il restait à trouver la femme ! Les femmes ! Car ne dit-on pas que pour chaque marin (à l'époque) il y avait une femme dans chaque port. Cunégonde (prénom relevé sur une pierre tombale et que j'avais gardé en mémoire pour son originalité) sera l'ancienne maîtresse de D' Jim et Josseline (même provenance que pour Cunégonde) deviendra l'amie fidèle de Cunégonde. La naissance de ma nièce Anaïs, m'inspira une troisième femme, elle sera la nièce de D'Jim. Dans le deuxième acte, j'ai voulu rendre un modeste hommage à mon grand-père maternel, en nommant Constant, l'un des protagonistes. Resteront des jeunes moussaillons qui aideront D'Jim à reprendre possession du trésor volé par Athanase-Mortimer et Paulin Bigot. 
 

Les Personnages:  


Il  s'embarque à La Rochelle. Destination Un monde meilleur. "Nul ne sait d’où je viens, nul ne restera vivant pour dire où je vais." Tel est sa devise. Pour le premier tableau, D'Jim apprend que sa filleule vient d'être enlevée pour être ensuite vendue comme esclave dans un Harem de Lorient. Ayant pour lui, la fougue de sa jeunesse il n'hésite pas à recruter tout et surtout, n'importe quoi. Le périple d'un équipage hors du commun dans un harem ne manque pas de situation très cocasse.
Pour le deuxième tableau, D'Jim affichera un caractère très froid, très calculateur. Ayant été laissé pour mort par son ancien équipage, il apprend que celui-ci est sur le point de quitter l'île de la Tortue avec le trésor qu'ils avaient ramené de la prise de la ville Campêche. Il part à leurs rencontres accompagné de "Constant" un jeune homme maladroit.



 Les courses folles contre les navires espagnols et la cruauté de ses divers capitaines, sa mésentente avec Michel le Basque et la disparition de son ami Jean Neau dit L'Olonnois,  décide D'jim à revenir sur la bonne terre de France, profiter de son butin et y couler des jours heureux entre les bras d'une bienveillante tenancière d'estaminet et de souvenirs embués de rhum. Le caractère adouci par autant de cicatrices récoltées lors de bataille, la dernière lui laissant une jambe aussi raide qu'un cabillot. Il est rare de le voir s'emporter. La venue d'un jeune godelureau viendra ébranler ses moments si tranquille.


     
Paulin-Bigot est un pauvre bougre qui connaît de la vie que les bas-fonds du quartier de "La Cougnes" à La Rochelle. Parfaitement illettré, il subit régulièrement moqueries et quolibets. Embarqué bien malgré lui sur un navire en direction de l'île de la Tortue, il y est vendu comme esclave à M. de La Vie pour une période de trois ans et pour la somme de trente écus. Il est placé par son nouveau maître dans une équipe de Boucaniers. Il y apprend très vite que s'il veut survivre, il devra, à défaut d'être intelligent, être malin. Il profite d'une nuit sans lune et de la complicité d'un autre esclave pour se sauver à bord d'un sloop et intégrer ainsi la confrérie des "Frères de la côte". Cette expérience lui a appris le maniement des armes, mais en contrepartie lui coûtera la perte d'une oreille, ce qui le rendra sourd (avouez qu'il n'a pas de chance) sa rencontre avec D'Jim (jeune) lui ouvre les portes de la fortune.


Vil, sournois, malfaisant, voilà  Athanase-Mortimer dans toute sa splendeur. Originaire d'un petit village de pêcheur sur la côte Atlantique (La Chaume) fils de pasteur, il a pourtant tout pour réussir, l'éducation et la bonne notoriété de son père dans la cité de marin lui donnent la possibilité de travailler à bord ou sur les quais. Mais l’handicap qui le poursuit depuis sa naissance lui colle à la peau, seul le nom de son père empêche son entourage de se gausser de lui. Car voilà, Athanase-Mortimer est bègue.
Seul remède le rhum, plus il en boit moins il est bègue. Après avoir été chassé de la maison familiale, entachant par ses beuveries successives, le nom de sa famille, il part en compagnie d'un acolyte de sa région (Jean-Nau dit l'Olonnois) pour La Rochelle ou il fera la connaissance de Paulin-Bigot.  




 La tête de P'Tit Jean est aussi remplie de rêve que peut l'être un canon de douze livres chargé de mitraille. Abandonné au port de la Clayraie près de Luçon (Vendée) par une mère désireuse de retrouver son géniteur et de lui faire chèrement payer le fait qu'il l'est abandonné enceinte. Il fut recueilli par "Maman téton" errant parmi les épaves de navire, s'inventant chaque jour une histoire de pirate. La rencontre qu'il fit ce jour-là bouleversa sa vie. Qui était ce vieux grigou attablé à la taverne d'Eugénie? Quel était  donc ce personnage qui semblait en savoir, plus qu'il en dit, sur son passé ?

Attention avant de reprendre une chanson paillarde de l'époque "Cunégonde à des formes bien rondes" etc. Car Cunégonde n'a rien de gironde et bien du mal arrivera à celui qui viendra lui chanter cette comptine sous le nez. Cunégonde est une femme qui, comme certaines en cette période du 17e, a bravé les interdits, traversé l'océan pour courir l'aventure en compagnie des flibustiers. C'est sur l'île de la tortue(caraïbe) qu'elle a fait la connaissance de D'Jim (jeune) leur histoire ne durera que le temps d'une marée, bien assez pour que germe en son sein, un enfant. Se sentant abandonnée, Cunégonde n'a eu de cesse depuis ce jour de poursuivre D'Jim afin de lui faire chèrement payé sa fuite. Alors qu'il doit partir précipitamment uniquement pour bénéficier d'une bonne marée.


Josseline native d'Hispaniola (Saint-Domingue) est la fille d'un contremaître régissant l'exploitation de canne à sucre pour le compte d'un riche bourgeois . Sa rencontre avec Cunégonde lui permettra de quitter cette vie monotone qu'elle connaît sur son bout d'île. D'un caractère fourbe et surtout avec l'inconscience d'une enfant gâtée, elle n'hésite pas lors de ses virées avec son acolyte, à provoquer le plus vil forban, histoire de lui clouer le bec à coup de bons mots ou à la pointe d'une dague. Plus bête que sotte elle ne sait prendre aucune initiative sans l'aval de Cunégonde.








Anaïs est la filleule de D'Jim, bien qu'il ne l'ait que rarement côtoyé, il n'hésite pas à remuer ciel et terre! Enfin, terre et mer pour venir à son secours. Il faut dire qu’Anaïs est tête en l'air et ne sait reconnaître le danger que lorsqu'il est sous ses yeux. La protection que lui offre le nom d'un tel parrain lui a toujours servi de bouclier protecteur et permis de côtoyer soudard et autre cloporte qui hantent les ports. Malheureusement pour elle le nom de son parrain ne la protégera pas de la colère de Cunégonde et de la fourberie de Josseline.





Eugénie est une vieille connaissance de D'Jim. Ancienne propriétaire de la taverne "Le Rat qui pète" sur l'île de la tortue. Elle quitte l'île en même temps que lui et le suit sur la terre de ses ancêtres. Avec l'aide du vieux forban, elle prend possession d'une taverne. C'est elle qui recueille les gémissements de Ce bon vieux D'Jim lorsqu'il a le vague à l'âme. Elle a toujours un moment pour tendre une oreille vers les complaintes de ses clients et un bras tendu en direction de leurs bourses. Veuve d'un ancien flibustier, elle a toujours su mener sa barque et su avec rigueur se faire respecter.









Constant, à pu s'enfuir d'un vaisseau où, son jeune âge et la finesse de ses traits lui ont occasionné bien des sévices de la part de l'équipage du sloop sur lequel son père l'avait embarqué. Des hommes de bords sans scrupule et surtout sans moral. Il profita d'une brève escale sur une plage pour s'enfuir à bord d'un canot. Emporté par la marée il ne dut son salut qu'au repêchage de sa chaloupe par l'équipage de D'Jim. Il est à ce jour amariné à celui-ci. 



Voilà mes neuf personnages  hauts en couleur, l’épée à la main et le cœur vaillant… Prêt à faire voile vers un harem pour secourir l'orpheline, sans oublier avant, de faire une halte à la taverne du « rat qui pète » sur l'île de la tortue. Une histoire du 17e siècle, au milieu de misérables forbans, de jeunes mousses, de femmes pirates, ribaudes et braves gens.

Pour découvrir de large extrait de la pièce de théâtre: cliquer ici



Pour les amoureux d'escrime ancienne, cette pièce de théâtre comporte des combats à l'épée et à la dague. Les combats peuvent être enlevés sans compromettre l'histoire.