................................................Le Bâton...............................................


Qu'il soit le compagnon de montreurs d'ours.
Le prolongement du bras pour les récoltes.
Une aide pour la répartition des charges .
Simple tuteur pour le pèlerin

Depuis la nuit des temps, le bâton a toujours été un fidèle compagnon pour son possesseur. Généralement confectionné dans du châtaigné ou de l'aubier, il connaîtra bien des évolutions et surtout des formes bien étranges. L'homme, toujours égal à lui-même,perfectionnera de façon fort ingénieuse ce formidable prolongement du bras pour le mettre au service de la guerre.

Dès qu'il le put, il lui confectionna des accessoires dignes de faire pâlir les plus gros casseurs de noix du royaume. Il classèrent le bâton dans la catégorie des armes de coup dîtes "armes d'hast". Pour appartenir à cette catégorie, le bâton était agrémenté de fer aigu, tranchant, crochu selon les espèces emmanchées sur un long fût ou hampe de bois.


Sur la gravure de gauche, extraite de l'encyclopédie médiévale de M.(Viollet-Le-Duc) ont peut y voire, monté sur un long manche de bois, une masse principale coulée en plomb, avec deux pointes de fer à chaque extrémité du cylindre. 

Cette masse était percée d'un trou carré (à gravure de droite)à travers lequel passaient les branches (B) soudées à une dague de fer. Ces branches étaient rivées au manche de bois, à section cannée à la partie supérieure. Il est entendu que ces armes n'étaient portées que par les gens de pied.




Dans une époque où la ruralité était très étendue, se défendre contre les animaux sauvages ou contre les bandits de tout poil était impératif pour sa protection ainsi que celle de ses proches. L'instinct de survie apprenait rapidement à son possesseur la manière la plus directe, pas forcément la plus efficace, de se défendre. Des coups de pointe et d'estoc restaient les coups des plus employés. Certains vassaux obtenaient de bonnes connaissances sur le maniement de cette arme (en apparence si modeste) en rendant leurs devoirs de service à leurs seigneurs et maîtres. L'apprentissage du combat était nécessaire pour la piétaille, étant plus difficile de se défendre face à un adversaire doté d'une même arme que devant un chien errant ou d'un loup, une certaine discipline s'imposa rapidement.
Certain combattant sur mettre à profit leurs connaissances ainsi que leurs dextérités aux maniements du bâton pour enseigné, ce qui deviendras, un art.   

N'ayant nul droit de posséder une épée, les gens de pieds, la piétaille, utilisaient comme armes de défense des bâtons longs de six pieds, nullement codifiés par des traités, le maniement du bâton (et de la canne) offrait une multitude de coups sortant des codes de la chevalerie. Ils n'étaient pas rares, pour les meilleurs d'entre eux de voire arrivé à la nuit venue, un preux chevalier voulant s'enquérir de quelques coups vicieux!
Dès fois que!
Quelquefois que!
C'est-on jamais!
Privé de son épée, il ne devrait son salut que par la récupération d'un bâton laissé là, sur-le-champ de bataille. Les gentilshommes affectionnaient particulièrement le maniement de la lance courte et de la canne. 

"À gentilhomme pressé de vouloir tuée sans tergiverse, il est recommandé par Dame canne, d'utilisée subtilité de coup, sans jamais en être la pomme."

IL est bon de préciser que la canne était le moyen pour les petites gens, d'utiliser la même technique que pouvait avoir un escrimeur. À la différence de l'épée, la canne était plus dans l'esprit d'un combat de rue, se qui lui offrait un panel de coups beaucoup plus vaste. Mais laissons là la canne et revenons aux bâtons.

Dans la pièce de théâtre "LA FARCE DE DAME BERTILLE" un vaudeville médiéval, ont peut assister à une scène de combat aux bâtons entre une dame de compagnie(en réalité un châtelain travesti pour une noble cause) et un jeune seigneur plus agile de la langue que des mains.


 Le duel aux bâtons n'est pas l’apanage des petites gens. Dans le monde monastique, la pratique était loin d'être bannie. Tel l'exemple cité dans le document de Monsieur Bruno Lemesle "La pratique du duel judiciaire au XIe siècle, à partie de quelques notices de l'Abbaye Saint-Haubin d'Angers".
En 1056 l'abbé Thierry s’opposa aux exigences du Vicomte de Thouars, qui exigea à L'Abbé Thierry une taxe (dite de mutation) sous la forme de la remise d'un cheval d'une valeur de cent sous ou les cent sous, sans le cheval. L'Abbé Thierry se dit prêt à faire porter par son homme, le fer chauffé (1) selon les coutumes des moines ou bien à défendre le droit de l'abbaye par le bouclier et le bâton selon celle des hommes du siècle.

extrait de l'encyclopédie de Viollet-le-Duc

 Le vicomte choisissant la seconde alternative, l'abbé Thierry lui présenta son champion qui prêtera serment. Les principaux vassaux du vicomte réagissent. Ils vont obtenir la renonciation de leur seigneur. Ils estiment que la taxe exigée peut constituer une entrave pour tout établissement religieux en chrétienté, et spécialement porter atteinte à la règle monastique, protestent que de cette manière le Vicomte agirait contre Dieu et ses saints, et mettrait son âme en danger. Ils proclament donc que l'instauration de la coutume est injuste et qu'on n'a jamais combattu en duel judiciaire pour cela. Ainsi le Vicomte Aimeri, ayant entendu le conseil de ses hommes, va-t-il le suivre; il soupèse les risques pour son salut, surtout dans l'éventualité où l'un des champions serait tué. Il renonce au combat et abandonne son exigence initiale.

(1) l'ordalie par le fer rouge (ou ferrum candens) consistait à porter une barre de fer rougie sur neuf pas (ou marcher sur des socs de charrue chauffés à blanc). La main était par la suite bandée dans un sac de cuir scellé par le .. Pour savoir si l'accusé était coupable ou innocent, on regardait trois jours plus tard l'évolution de la plaie. Si la plaie était « belle », donc bien cicatrisée, cela prouvait l'innocence. Une vilaine plaie prouvait la culpabilité, la sentence étant proportionnelle à son état. C'est de cette pratique que viendrait l'expression "mettre la main au feu"  lorsqu'on est sûr de son fait (source Wikipédia).


En espérant que ses modestes informions vous auront éclairé sur cette arme.













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